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23 апреля
2008г. на почту Ленинградского отделения АКМ
пришло письмо
от польских товарищей.
Le Camarade Ludwik-Hass (1918-2008)
Le Camarade Ludwik
http://pl.youtube.com/watch?v=xmdm-6mxky4
Piotr Ikonowicz, Nouvelle Gauche:
Nous saluons aujourd’hui le camarade Ludwik Hass.
Nous saluons un homme inhabituel, exceptionnel, un
homme qui donne aujourd’hui un nouvel éclat au mot
« camarade ». J’ai eu le bonheur, et cet honneur,
de pouvoir mener un de ces derniers entretiens avec
lui, il y a quelques années, ce qu’on devrait
plutôt appeler une conversation.
Je me souviens combien le Professeur Ludwik Hass
était heureux de pouvoir rencontrer quelqu’un avec
qui il pouvait être un « camarade », utiliser ce
mot, si important pour lui.
Il fut envoyé en effet parce que camarade et
communiste, loin, sous le cercle polaire, dans un
camp, et c’est grâce à la force de sa volonté et
de son esprit – pas de son corps, car il avait un
corps frêle – qu’il a survécu là-bas en héros.
Et c’est cela qui lui a permis de survivre ces 17
années les plus difficiles de sa vie, ce qui a fait
de lui quelqu’un qui est pour nous aujourd’hui si
grand. Un homme de science, un grand homme, un père,
un mari et un camarade.
Il a su survivre car il ne faisait rien à moitié.
C’était un perfectionniste absolu. Aussi, quand il
allait à l’école, il apprenait. Et après avoir
terminé le collège de Lvov, il connaissait à ce
point la comptabilité que – s’étant porté
volontaire dans le camp pour travailler dans la mine,
– il put finalement survivre, car il réussit à
être transféré à la section de comptabilité de la
mine. Toute sa vie, la force de sa pensée
l’accompagna, –il apprit les langues étrangères,
onze en tout, à partir des étiquettes des paquets,
de bouts de journaux arrachés. Et il apprenait à
fond, solidement, jusqu’au bout. Et c’est pour
cela qu’il put tant donner à la fin, car il ne
s’arrêta jamais au milieu du chemin. Et ce qui
devint sa force dans le domaine de la recherche où il
devint un historien, un chercheur attentif, sans
compromis, lui apporta des résultats extraordinaires
dans le domaine scientifique, – mais avec la même
conséquence, la même inflexibilité – ce fut ce
qui l’amena sur la voie d’une vie pleines
d’épines, pleine de difficultés.
Mais le plus difficile fut d’être l’épouse du
camarade Hass. Maria – Maria avec qui il revint des
camps, qui arriva en Pologne de ses lieux et de ces
temps horribles – Maria dut accepter de vivre avec
un homme insoumis. Avec un homme, qui ne pouvait
accepter d’obtenir un grand appartement, car cet
appartement était occupé illégalement par un
ouvrier ayant des enfants malades, – on ne marche
pas sur la souffrance des autres.
Il vécut jusqu’à la fin dans une unique chambre
avec cuisine. Oui ! Ludwik Hass – le professeur, le
plus grand connaisseur en Pologne, et peut-être dans
le monde, de la franc-maçonnerie – habitait dans
des conditions si humbles qu’elles en sont
inimaginables. Mais, dans cet appartement, si pauvre,
on trouvait une richesse inimaginable. Il suffisait
d’y entrer, de voir ces livres, ces notes qui
répandaient leurs odeurs si typiques... L’esprit
– même si nous sommes matérialistes. L’esprit de
l’idéal, de la foi dans le fait que l’être
humain peut être meilleur et vivre dans un monde
meilleur. Car, dans tout ce qu’il touchait, il
n’oubliait jamais de le faire en se le faisant en
fonction du grand rêve de l’humanité qu’est le
communisme.
Quand je lui ai demandé s’il était communiste, il
m’a dit : « Oui, mais ce mot n’a plus de sens. Ce
mot n’a plus de sens, car il existe deux partis. Il
y a le parti de ceux qui fusillent, et il y a le parti
de ceux qui sont fusillés. Moi, j’appartiens à ce
parti des communistes fusillés. »
Alors, le personnage de Ludwik Hass permet
d’expliquer, de donner un exemple et de sauver ce
grand rêve, qui a été sali dans l’histoire. Ce
fut très important qu’il n’ait pas été cassé
par le camp. Et que ce camp l’a si peu cassé que,
en 1965, il se retrouva de nouveau en prison. De
nouveau, pour avoir mené une activité communiste
dans un pays soi-disant communiste.
Et Ludwik Hass de dire à sa sortie de prison – avec
son sourire et son auto- ironie si typique : « Le
progrès existe ! La première fois, ce fut pour
dix-sept ans, cette fois-ci ce ne fut que pour
dix-sept mois »
Il savait regarder le monde avec optimisme – ainsi
que sa propre vie qui fut difficile. Je peux dire
après toutes mes conversations, qu’il n’est pas
revenu au pays vers le luxe. Il n’est pas rentré
pour recevoir des récompenses. On a distribué des
compensations pour les personnes qui avaient souffert
dans les déportations a l’Est, mais lui n’est pas
allé les chercher. Il expliquait cela ainsi : « On a
le droit de recevoir quelque chose quand cela vient de
camarades, mais ceux qui font ces distributions ne
sont pas des camarades ».
Et cette dignité, cette force de caractère font que
ce que nous saluons aujourd’hui, c’est le début
d’un salut qui va durer très longtemps.
Il est impossible de rendre ce salut de façon
complète et de dire ce qu’il faudrait dire ici sur
Ludwik Hass. Je pense que nous allons écrire sur lui,
que nous allons discuter de lui, car, en mourant, sans
jamais avoir exigé quoique ce soit pour lui même
dans la vie, il a fixé pour nous, nous les gens de
gauche, les communistes, les marxistes et tout
simplement les gens honnêtes, une barre très
élevée. Car nous devons remplir ce vide, remplir
cette absence. Il faut cheminer sur cette voie, car ce
n’est que cela, et tout cela, que nous pouvons faire
pour lui.
Gloire à sa mémoire !
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